Pourquoi cette base de données ?

Resumé

Ce projet est né de la volonté du CPAS de Libin, en collaboration avec l'AMO Chlorophylle. En effet, en juin 2009, une conseillère CPAS de la commune de Libin fait appel l'AMO. Elle est interpellée par les accidents mortels sous l'influence d'alcool de plusieurs jeunes de la commune et souhaite "faire quelque chose". L'objectif premier est alors de susciter la réflexion sur le sujet de la consommation d'alcool chez les jeunes. Dès le départ, c'est une politique de réduction des risques qui est privilégiée. A ce stade, les professionnels impliqués dans le projet sont : Michèle Marichal et Claudine Mahin, conseillères au CPAS de Libin, Simone Toussaint (assistante sociale CPAS de Libin), Pascale Lagasse et Laetitia Berger (AMO Chlorophylle).

Afin de susciter le débat sur ce fait de société, le spectacle "Nancy au pays des merveilles", création d'Alvéole Théâtre, est présenté en février 2010.  

A cette occasion et en parallèle, l'outil "Kottabos", auquel s'est formé trois membres de l'AMO, a été proposé à divers groupements et associations. Il s'agit d'un outil qui propose des activités simulant des situations de prises d'alcool et les risques immédiats qui en découlent. Le Kottabos permet de mettre en jeu des situations et des évènements tels qu'ils sont perçus par un cerveau alcoolisé. Lors de l'évaluation du projet, l'ensemble des partenaires constatent que la population jeune reste trop peu touchée. 

En juin 2010, le partenariat est élargi à divers acteurs. Les professionnels alors impliqués dans le projet sont Michèle Marichal (conseillère CPAS de Libin), Laure Gosset (assistante sociale CPAS de Libin), Philippe Evrard (Président CPAS de Libin), Henri Lierneux (PCS Saint-Hubert), Marie Lahaye (collaboratrice de Mme Mahy, Députée provinciale - Département Santé), Pascale Lagasse, Nathalie Guelenne et Laetitia Berger (AMO Chlorophylle).  Il est décidé d'aller à la rencontre de jeunes de 16 à 18 ans (IND et CEFA Saint-Hubert, IFAPME Libramont) au moyen d'un questionnaire les interpellant sur leur réalité, sur leur propre consommation mais aussi sur celle des adultes qui les entourent. Au total, plus de 400 jeunes ont été invités à participer. Afin de "traiter" les informations ainsi recueillies, nous avons fait appel à des comédiens (Sophie Didier, Stephan Collard et Jérémy Vanhof) pour une mise en scène de saynètes illustrant leurs propos.

Le 7 avril 2011 en matinée, le spectacle a été "restitué" à une partie des jeunes ayant participé au questionnaire (l'école n'ayant pu organiser le déplacement pour l'autre partie des jeunes) et, pour compléter l'information, le Dr Gueibe (alcoologue à la Clinique Saint-Pierre à Ottignies) a répondu à leurs questions.

Le spectacle a également été présenté en soirée à un large public et nous avons bénéficié de l'éclairage du Dr Pinto, alcoologue également (CHU Liège).

Cette seconde phase du projet a été évaluée en mai 2011. Les réactions entendues, tant de la part des élèves, des professeurs, des professionnels que du tout-public, étaient positives et nous encourageaient à ne pas en rester là. Pour information, notre télévision locale a consacré un sujet de son journal  notre spectacle (http://www.tvlux.be/joomla/index.php/component/content/article/188/7181).

Forts de cette expérience positive, l'ensemble des partenaires a décidé de poursuivre sa réflexion et de mettre en place de nouvelles actions.

Elements de contexte

• Il semblerait qu'en regard des faits de délinquance commis sur la commune de Saint-Hubert, ceux-ci sont très souvent commis sous l'influence de l'alcool et concernent des mineurs assez jeunes (aux alentours de 12 ans contre 15 dans la plupart des autres communes).
• Parmi les nombreux constats tirés des réponses aux questionnaires, la première expérience de consommation a majoritairement lieu dans le milieu familial et ce, bien avant l'entrée dans le secondaire.
• Une caractéristique identique à tous les jeunes des communes concernées est le problème de la mobilité. Quasiment toutes les activités nécessitent un déplacement et donc l'utilisation d'un véhicule. De plus, les transports en commun sont très peu développés (certains villages ne sont pas desservis ou encore les lignes sont limitées durant le week-end). Ces éléments participent à une augmentation du risque d'accident.

Objectifs

•   informer et sensibiliser;
• questionner et confronter les représentations;
•  développer des connaissances permettant d'adopter un mode de consommation "responsable";
• viser un public plus jeune, soit les 5 et 6èmes primaires;
• développer une attitude solidaire dans le cadre d'une consommation festive;
• développer la tolérance par rapport aux différentes attitudes face à l'alcool (par exemple ne pas     considérer comme marginal une personne faisant le choix de ne pas boire d'alcool);
• rassembler des adultes et des professionnels directement concernés par la législation;
• marquer de notre empreinte et faire évoluer une culture locale.

Milieu de vie

• Famille - Milieu familial
• Loisirs
• Milieu scolaire - Ecole

Démarches et actions

En regard de nos objectifs, les activités mises en place sont :

• Représentation du spectacle "Les 1000 idées reçues sur l'alcool".

L’an dernier ce spectacle innovant et fruit des représentations des jeunes a été joué devant 250 élèves de l’enseignement secondaire toutes sections confondues (4ème et 6^ème années) . Afin que d’autres puissent en bénéficier, nous aimerions le proposer  à Libramont, ville disposant de deux écoles d’enseignement secondaire, un CEFA, et un centre IFAPME pour un total de 2500 étudiants.

L’apport  théorique d’un médecin alcoologue complétera cette séance.

Suivant la motivation des directions des établissements scolaires, cet évènement pourrait constituer un point de départ pour un travail plus en profondeur avec les élèves soit par le biais d’animations notamment.

• Travail de réflexion avec les enfants de 5ème et 6ème primaire sur la consommation d'alcool.

"L’offre de service" sera  faite sur la commune de Libin ainsi que sur Saint-Hubert, tout réseau confondu. Le PSE local a marqué son intérêt et son accord pour travailler sur cette thématique. L’entrée en matière pourra se faire par une animation ensuite nous proposerons un questionnaire et la récolte des infos servira au contenu d’un outil (capsules vidéo, théâtre, film d’animation….). L’exploitation informatique des données permettra une présentation aux parents. Soit autant d’opportunités d’aborder le sujet. Le choix de ce public est conforté par une enquête du CRIOC ("Jeunes et alcool" - avril 2010) chiffrant l'âge de la première consommation d'alcool à 11 ans et 5 mois. Cette enquête indique également que sur 2519 répondants, 1/4 des jeunes ont déjà bu de l'alcool à l'âge de 10 ans. Il est également confirmé l'utilisation de l'alcool comme rituel d'initiation social (communion, anniversaire,…).

• Animations à la demande.

Cette année encore nous répondrons aux diverses demandes d'animations sur le thème des consommations d'alcool. Le kottabos et d'autres outils seront utilisés selon les demandes.

• Création d'une plate-forme constituée de toute personne concernée et intéressée par le sujet.

 Afin de renforcer l'impact du travail entamé nous aimerions sensibiliser les commerçants, les cafetiers, les organisateurs d'évènements festifs à la législation en vigueur et envisager un soutien logistique.

• Dossier pédagogique.

Parallèlement à ces différents axes de travail, un dossier pédagogique est en cours de réalisation. Un sous-groupe s'est constitué avec des enseignants .

Moyens

Le projet repose sur un partenariat entre le CPAS de Libin et

-   l’AMO Chlorophylle

-   le Plan de Cohésion sociale de la commune de Saint-Hubert

-   l’association Chapitre XII DEFITS (réinsertion sociale et professionnelle)

-   le département de la santé mentale et de la prévention santé de la Province de Luxembourg représenté par Thérèse Mahy, députée provinciale. 

 Une assistante sociale accompagnera plus particulièrement le projet, relayée par la conseillère M. Marichal et le président. Au niveau infrastructure et matériel, le CPAS (et la commune de Libin) mettra à disposition, en fonction des besoins : salle de Maison de Village, installations EPN, photocopieuses, timbreuse, ....

DEFITS pourra également apporter une aide logistique (confection de sandwiches, de cocktails sans alcool ...)

Evaluation et enseignements

La journée du 7 avril 2011 «L’alcool et ses mille idées reçues. Conférence-spectacle» a clôturé une phase de réflexion/action auprès des jeunes.

Actuellement, convaincus de la nécessité d’aller au-delà du «one shot» et face à l’augmentation de la consommation d’alcool par un public de plus en plus jeune, nous envisageons de poursuivre l’action et la réflexion dans une double direction :

-   proposer le spectacle existant et la rencontre avec un alcoologue aux élèves des écoles secondaires de Libramont (Saint-Joseph, CEFA, ICA et IFAPME) qui, pour des raisons de calendrier, n’ont pas pu participer à la représentation jouée à Saint-Hubert.

-   aller à la rencontre des élèves de 5ème et 6ème primaires pour aborder cette thématique (qu'en pensent-ils?, Comment en parlent-ils? Que savent-ils?). Ces rencontres aboutiront à une création (montage vidéo ou spectacle) qui sera proposée aux écoles primaires de l’entité et, dans la mesure des moyens, des communes environnantes pour donner cours à échanges et discussions.

La plus-value de ce projet est:

- qu'un nombre important de jeunes vont pouvoir bénéficier d'informations visant à réduire les risques lors d'éventuelles consommations (via représentation, animations, etc.);

- de toucher un public mixte (tous niveaux et réseaux confondus au niveau scolaire notamment). En effet, notre expérience dans le communautaire nous amène à étendre notre action à un large public afin justement de ne pas stigmatiser les populations défavorisées.

- l'implication active des enfants dans une réalisation permettant de ce fait une éventuelle participation des parents (restitution des observations);

- un partenariat large et efficace.

Perspectives envisagées

Le projet est encore en cours actuellement et les différents partenaires souhaitent d'ores et déjà poursuivre le travail à moyen terme. 

Pour aller plus loin

Il nous paraît intéressant de préalablement questionner les besoins : présence d’une demande ? De la part de qui ? Quels sont les constats ? Existence d’autres initiatives ? Etc.

Ensuite, et en fonction de l’analyse de départ, nous pensons qu’il est utile d’établir un large partenariat.  Enfin, nous conseillerions de prendre contact avec des éventuels porteurs de projets et/ou des services ayant connaissance de la mise en œuvre de tels projets comme la section prévention générale du Service d’Aide à la Jeunesse, le CLPS, le CPAS, l’AMO, etc.