Pourquoi cette base de données ?

Resumé

L’Immobilière Publique du centre et de l'est du Brabant wallon (IPB) et les CPAS de Ramillies, Jodoigne, Chaumont-Gistoux et Court-Saint-Etienne constituent depuis 2015 un groupe de travail autour de l’hygiène du logement. Les CPAS possèdent des logements d’urgence, de transit ou d’insertion. Ils accompagnent également les personnes dans leur recherche et gestion de logement. Ils rencontrent les mêmes difficultés que les sociétés de logement public avec leurs locataires.  
Ensemble, IPB et CPAS collaborent sur le terrain pour mettre en œuvre une pédagogie de l’habiter.
Pour favoriser la sécurité, la santé et le bien-être des personnes dans leurs logements, il est indispensable de pouvoir aborder concrètement les questions d’hygiène. Le CLPS-Bw accompagne ce groupe dans sa réflexion et ses projets. Une formation a eu lieu et des outils pédagogiques sont en chantier.

Elements de contexte

Depuis 2014, la signature de conventions-cadre entre la société I.P.B. et ses partenaires a permis de développer des collaborations entre la référente sociale de l’I.P.B. et les travailleurs sociaux des CPAS partenaires et de les intensifier. Des problématiques communes ont émergé dont notamment celle de l’hygiène, et plus précisément, la difficulté à aborder les questions d’hygiène avec les locataires.
En effet, tant les travailleurs sociaux de l’I.P.B. que les travailleurs sociaux des CPAS ont l’occasion dans leurs pratiques quotidiennes, de découvrir des situations risquées et dangereuses pour la santé des habitants en lien avec l’hygiène du logement et l’entretien de celui-ci.
Le service prévention et accompagnement de l’I.P.B., 4 CPAS (Court-Saint-Etienne, Chaumont-Gistoux, Ramillies, Jodoigne) ainsi que la « Régie des quartiers de la Dyle » se sont associés pour constituer un groupe de travail autour de cette thématique. Le groupe de travail se posant différentes questions :

• Pourquoi un logement propre ? 
• Qu’est-ce qu’un logement propre ? Existe-t-il une définition de la propreté ? 
• Les CPAS possédant des logements d’urgence, de transit ou d’insertion, rencontrent-ils les mêmes difficultés que les slsp (ex. : comportements inadéquats, absence de ventilation, pollution intérieure…) ?
• Comment concilier un rôle de soutien aux locataires et de contrôle du logement ?
• Est-ce que les travailleurs sociaux d’une société de logements publics et ceux des CPAS ont les mêmes besoins en termes d’outils pédagogiques ?
• Certains paramètres (comportements des habitants et/ou structure du bâtiment) peuvent-ils avoir un impact sur la santé et avoir des conséquences en termes de liens sociaux ou autres ?
• Quelle procédure et quelle méthode de travail serait-il nécessaire de développer ?

Le groupe souhaitait développer une méthodologie d’intervention qui s’appuierait sur des outils pédagogiques qui serviraient d’accroche, de levier pour aborder la question sensible de l’hygiène.

Le groupe a fait appel au CLPS-Bw pour le soutenir dans sa réflexion collective, l’aider à définir ses objectifs et ses stratégies d’actions et mettre en œuvre le projet.

Objectifs

Les finalités du projet sont les suivantes :

• Favoriser la sécurité, la santé et le bien-être des locataires et de leurs familles dans leurs logements ;
• Maintenir les logements en bon état ;
• Favoriser le lien social et l’insertion socio-professionnelle des locataires ;
• Maintenir des relations de confiance entre les locataires et les professionnels.

L’objectif général étant de pouvoir aborder concrètement les questions d’hygiène avec les locataires.

La philosophie de travail est essentielle car elle balise la démarche et la manière dont les questions d’hygiène seront abordées. Elle a été définie en plusieurs points :

• Amener le changement de comportement dans le respect de la personne et de son autonomie.
• Aborder le positif
• Valoriser
• Créer un outil pour tous mais non stigmatisant
• Echanger sur base des besoins de la personne
• Travailler en partenariat pour avoir des repères communs et éventuellement aussi pour clarifier les rôles différents : notamment d’aide et de contrôle
• Travailler avec les personnes – usagers

Public

Locataires de logements publics

Milieu de vie

• Famille - Milieu familial

Démarches et actions

Le travail s’est fait en étapes :

-    Un temps d’analyse de situation.
Avec une méthodologie interactive « L’arbre à problèmes » pour permettre au groupe de mieux cerner les difficultés qu’il rencontre, et avoir une vision commune et partagée de la problématique. La méthode a permis de repérer les éléments de causalité sur lesquels les professionnels peuvent avoir un impact et de définir des objectifs pour le projet.

-    Un travail pour s’accorder entre professionnels, établir des références communes sur un seuil d’hygiène minimum.
Ce seuil est dépassé à partir du moment où se présentent des dégâts locatifs ou des soucis de santé ou une dégradation du lien social ou des risques en matière de sécurité du logement, tout cela pouvant entraîner un risque d’expulsion de son logement.
Ce travail s’est fait avec le groupe, en recourant à de la documentation, des travaux existants et en s’appuyant sur  la consultation de personnes ressources. Une grille a été construite et est en phase de test.

-     Un travail de création d’outils pédagogiques, qui pourraient prendre en forme dans une valisette que les professionnels auraient avec eux pour leurs visites à domicile. Dans cette valisette (en plus de la grille uniquement pour les professionnels) se trouveraient notamment:

• Un outil pour échanger avec les personnes et leurs représentations de leur logement, leurs difficultés et de leur vécu, en partant des rêves des personnes, de leurs souhaits, de leurs ressources.
• Un outil-fiche de mise en micro-projet pour que la personne puisse avoir des petits objectifs au fil des entretiens, en fonction de son projet.
• Des coordonnées d’organismes ressources.

Moyens

Une réunion mensuelle du groupe de travail.
Fin 2016, le groupe de travail s’est agrandi vu l’intérêt pour le projet. les référents sociaux des sociétés de logement public de Namur et Luxembourg ont rejoint le groupe.
Un soutien logistique et/ou financier de la Société Wallonne de Logement est prévu.

Pour aller plus loin

En juillet 2016 dernier, nous avons pris connaissance un peu par hasard d’un article publié dans la revue « Les échos du logement » de décembre 2007, rédigé par Paul-Emile HERIN intitulé « L’hygiène du Logement - prévenir le logement dépotoir ». 

Cet article nous a apporté des éclairages théoriques, techniques, juridiques (normes de salubrité, loi communale, Code Wallon du logement, loi sur les loyers) auxquels le groupe n’avait pas pensé car l’objectif du travail était surtout d’aborder le travail de terrain et de créer des outils (voir schéma 1 p 29 article PEH). L’approche théorique de l’article et l’approche de terrain du projet se rejoignent fortement.